Biographie

Ma pratique artistique consiste à élaborer des formes sculpturales mêlées à un travail pictural de la matière. Les éléments sont façonnés de manière empirique. Ils sont interdépendants, fragmentaires et modulables. La plupart des matériaux (acier, béton, bois, marbre, cuivre … ) sont utilisés selon les techniques traditionnelles mais aussi plus librement dans une idée d’éprouver les possibilités du matériau à montrer de nouveaux aspects grâce à sa capacité de transformation.

La partie sonore de mes expérimentations se construit selon le potentiel physique du son (présence dans l’espace, résonance, impact physique sur le corps), les rythmes et la construction de progressions (composition, bruitisme, variations de textures). À travers ces investigations se crée un parallélisme entre constructions sculpturales et constructions sonores. Une parenté qui m’amène à développer un rapport au paysage, que ce soit en terme de sculpture (physique) ou de compositions musicales (mental). Ces recherches sont un continuum de mon attrait pour les formes de musiques techno industrielles, de musiques expérimentales (Stockhausen, La Monte Young, Xenakis … ) ainsi que des musiques traditionnelles de cultures diverses : européennes, africaines, asiatiques et en particulier mongoles, scandinaves, indiennes d’Amazonie et d’Amérique.

La présence de l’image dans mon travail tend vers l’abstraction. Les images sont fabriquées par des protocoles d’effacements successifs. Les procédés de stratifications et les processus chimiques participent à l’élaboration d’une archive déconstruite et altérée d’états de la matière. Lorsqu’elles touchent la figuration, ces procédés les ramènent à un stade de souvenir où certaines zones disparaissent et laissent place à un magma pictural. Le paysage abstrait qui en découle comporte toujours les traces d’un passé, tout en n’étant qu’une étape de sa possible modification.

Ces transformations participent à un mouvement d’évolution permanente de ces« espaces de la mémoire». L’effacement du souvenir engendre un fantasme du passé. C’est à partir de leurs restes et de leurs manques que je constitue leur réécriture. Ils existent alors comme tels ou bien intégrés dans une constellation plus large par le biais de la sculpture, du son ou de l’image.
Ces formes, bien que stationnaires, en initient de nouvelles, évoquant un « en devenir » proche.